Quel accueil!

Je gare ma voiture dans mon chemin. J'arrive à la campagne, à la ferme que je suis en train de retaper. Il fait beau mais un peu frais. C'est l'hiver et février s'étire doucement avant de laisser la place à mars.
Je décharge les quelques outils et fournitures nécessaires à ma tâche du jour. Tout est très calme, comme un beau matin d'hiver.
Tout est calme, certes, mais je ne suis pas seul. Comme prévenus de ma visite, les petits oiseaux avec lesquels je partage cette nature arrivent aussi. Un douzaine de mésanges se balancent sur les branches nues de la vigne vierge. Mon timide rouge-gorge sautille à côté de moi avant de partir à tire d'aile se réfugier sous ma voiture. Les merles sont un peu à l'écart, postés sur les cerisiers et voisinant avec le couple de tourterelles que je peux observer tous les jours. Parmi ce brouhaha joyeux d'ailes et de sifflements en tous genre se trouvent même quelques moineaux, bien que ce ne soit pas l'espèce que je vois le plus souvent. Au loin, les grands corbeaux rayent de leurs cris le bleu du ciel. Eux ne sont pas intéressés par ce regroupement. Je n'en reviens pas. Toutes ces petites créatures ne semblent pas effrayées par ma présence, bien au contraire. On dirait qu'elles attendent quelque chose.
Durant l'hiver, j'ai pour habitude de remplir régulièrement une mangeoire de graines, de laisser traîner un reste de pain, voire de poser dans une soucoupe une noisette de margarine. Je n'oublie pas non plus l'eau.
Depuis plus d'une semaine, je n'étais pas revenu à la maison. Ce petit peuple était là pour quémander sa pitance. Du moins, c'est ce que je pense... C'est la première fois qu'un accueil pareil m'était réservé. Habituellement, les mésanges arrivaient quand j'étais entré, suivi du rouge-gorge, des merles et d'autres espèces, suivant la saison. Ce jour là, ils devaient avoir vraiment faim. Je me suis empressé de faire le plein de ce dont ils avaient besoin et j'ai observé sans bouger les agapes. Comme d'habitude, les mésanges se querellaient pour avoir ce qui semblait être la meilleure place. Le rouge-gorge restait à terre, picorant les graines lâchées par les petites pestes bleues et jaunes  du dessus mais allant vite trouver refuge sous la carrosserie rassurante de mon véhicule. J'étais assis sur un banc, à moins de deux mètres de ce charmant remue-ménage, et c'est vraiment la première fois, et la seule à ce jour, que je pouvais participer à cet instant privilégié.
J'ai laisser aller mon regard alentours, sur le bocage bressan où restait ça et là une écharpe de brume, et au fond, loin dans les prés, j'ai vu quelques chevreuils broutant sans s'occuper de quoi que ce soit d'autre.
C'était véritablement une journée qui débutait de la meilleure des façons. Ce fût aussi la seule à ce point. Régulièrement, quand j'arrive, les oiseaux me suivent de près, mais jamais plus ils ne m'ont offert pareil spectacle.
Je tiens à préciser que ces quelques lignes ne sont pas issues de mon imagination, mais sont le produit d'une réelle observation.
Vous savez quoi? J'ai adoré.

Très beau récit, c'est vrai que les observer apporte tellement de bonheur

Comme toi Alain c'est dans ses moments la avec la nature qu'on se retrouve vraiment

Superbe texte Alain

Bonjour Alain
Superbement retranscrit cette observation de la faune du bocage Aindien
A+

Un peu de poésie, c'est agréable avant de prendre le travail.
merci.

slt jicé
T'es pas en vacance
Bien ton bandeau
A+

Quel sens de l'onservation... et quel excelent raconteur... j'ai vu la scène... bravo et merci!

Content que ça plaise... Je peux continuer?

merci pour ce texte Alain,tu nous as fait ressentir ces moments comme si on était avec toi,il m'arrive aussi fréquemment de me poser là à même d'un rocher au cours de mes sessions de pêche et d'observer tous les alentours et de mesurer toute cette richesse que me donne dame nature.

Du Alain...un peu observation , d 'attention...
Un beau moment nature.
Merci

Joli texte printanier , Alain tu a toujours l'âme d'un poète avec la plume facile , bravo et continu à nous régaler, moi j'adore

Moi aussi j'adore. Le bonheur que nous offre la nature est à notre porte mais peu savent en profiter, il faut savoir se poser et observer. Souvent notamment quand je suis dans les bois aux champignons après le casse croûte je m'allonge les yeux au ciel en écoutant le vent dans les sapins, le cri des coqs de bruyères, .... Pure moment de bonheur.
Merci Alain de nous faire partager et avec quel talent!

Tu as raison RV il faut savoir poser la canne des fois et admirer ce qui nous entoure.
C'est ce que j'ai fait lors de ma découverte de la Gordolasque chez Pierrot.
Je vous laisse decouvrir



Là j’étais en train de pêcher, photo prise sans zoomer pas la peine.





C'est vraiment une destination a faire il ya tout de la balade des paysages grandioses, des rencontres et en plus on peut pêcher.



J'y retournerai ...

Charmant récit ! Bravo Alain !!!

Il est bon de temps à autre de ressortir les anciens sujets
Celui-ci de notre ami Alain est plein de vérité, et en plus j'ai rajeuni d'une année, de quoi bien commencer la journée
A+