Où est elle?

Samedi, tôt le matin, à l'heure où le commun des mortels profite du début du week-end pour enfin se reposer, d'autres se lèveront tôt. Obligés? Non, même pas. Ils vont le faire par plaisir, par besoin, par addiction... Ils vont tous se précipiter, matériel en bandoulière, thermos pleins, de quoi, chacun ses goûts, saucisson et baguette bien enveloppés dans une toile, le petit vin blanc à l'abri, et surtout, les amis attendus, mais surtout pas en retard, ça n'arrive jamais ce jour-ci, bref, c'est le jour de l'ouverture. Chacun connait par cœur le dernier bulletin météo et chacun sait où diriger ses pas pour tremper le fil dans l'eau.
Moi, en tant que retraité, je vais attendre quelques heures, avec mon ami. Notre ouverture se fera le lundi matin, à l'heure où le commun des mortels évoqué plus haut prendra le chemin du labeur ... Nous ne sommes pas sadiques, mais simplement pratiques. Personne ne sera garé sur notre parking, et surtout, le rivière sera à nous seuls, les truites aussi. Je connais chacun des trous dans lesquels je vais glisser mon lombric. Je sais tous les arbres qui barrent le passage et qu'il me faut contourner où enjamber pour accéder à l'eau. Je connais presque la taille de mes futures prises, si prises il y a, bien sûr. Par exemple, ce grand trou avec le rocher surplombant est pêchable depuis le haut. Le problème est cet arbuste qui se penche sur la cascade comme pour la boire. Je sais où faire passer le scion. La saison dernière, une très belle mouchetée fût séduite par ma nymphe. Qu'en sera t'il cette année? Chaque poste pêché garde son mystère. Je viens dans ce décor depuis presque 25 ans, et toujours, je me demande ce qui vît dans cette anfractuosité,  sous cette souche, dans ce profond sombre et inquiétant. Je n'ignore pas que les grandes rivières permettent aux truites de mieux se développer qu'un ruisseau, que mon ruisseau... Pourtant, je suis persuadé que quelques mémères vivent dans ces eaux. Je suis sûr qu'une de ces bêtes de légende a croisé mon appât, a peut-être eu l'envie de se précipiter pour l'engloutir, entraînant par là même, un emballement de mon cœur. Où est elle cette légende vivante? Vais-je enfin la croiser cette saison, quand, où, je l'ignore, mais ce jour viendra...
D'ailleurs, vous tous qui me faites l'honneur de me lire, n'êtes vous pas comme moi? Ne sommes nous pas tous semblables, en quête non pas d'une truite trophée, mais d'une émotion, d'une tranche de vie, de bonheur?
Cette année, je le sens, je vais enfin la voir. Et  entre nous, si ce n'est pas cette année, ce sera l'année prochaine, ou l'année suivante, mais ce sera...

Que c'est ben vrai tout ça !!!

super texte Alain,désolé mais je ne peux répondre à cette question que tu te poses

Slt Alain
Aujourd'hui peut être ou alors demain comme disait Ferdinand Sardou 
Moi je l'ai trouvé il y a bientôt un an, le 4/4/2014
Beau texte et bonne ouverture à vous deux
A+