Question importante...

Nature et passions réunit des amoureux de la nature. Nous assouvissons cette passion à travers la pêche, de préférence dans les ruisseaux sauvages et défendus par les ronces, les branches, les rochers, le relief. Nous gagnons notre plaisir par des heures de marche, quelquefois pour rien ou pas grand chose halieutiquement, mais nous rentrons toujours heureux d'avoir fait partie de cette nature que nous aimons tant. Nous sommes attentifs à une fleur, un rayon du soleil filtrant à travers le feuillage, le chant du ruisseau, un animal nous rendant visite, le souffle du vent, chaud en été, glacial en hiver, le scintillement de la neige qui semble vivre. Nous percevons chaque frémissement, chaque impulsion, chaque battement de cette vie qui nous cerne. Lequel d'entre nous ne s'est jamais arrêté, ne s'est jamais assis sans bouger pour respirer encore plus intensément ce miracle qui passe la plupart du temps inaperçu tant il fait partie de nôtre existence. Le commun des mortels, sans que ce soit péjoratif, passe à côté de ce spectacle, dont nous sommes acteurs, à condition de savoir ouvrir nos sens. Ce que nous voyons est limité à un espace restreint, celui que nous offre nos yeux.

Souvent, la nuit, quand le ciel est dégagé, je lève le nez vers les étoiles. Je ne me lasse pas de ce spectacle. Elles nous dominent depuis la nuit des temps, et même bien avant que l'intelligence n'apparaisse sur la planète. J'en connais quelques unes, Orion en hiver, Cassiopée, bien sûr les deux Ourses, la grande et la petite, l'étoile du berger, mais mes préférées sont les Pléiades, un amas de diamants minuscules que j'aime depuis que je suis tout petit, et ça remonte à beaucoup d'années. Un soir d'été, alors que j'étais dehors avec un de mes petits-fils, dans le pré à côté de la maison, nous avons vu un tapis de vers luisants. Morgan a demandé ce que c'était. Il avait trois ou quatre ans. Ne pouvant pas me lancer dans des explications trop scientifiques, que j'étais loin de pouvoir lui donner, je lui expliquai que des étoiles étaient tombées chez nous, et qu'elles se reposaient avant de remonter. Il m'a juste dit: "ah bon..." Il avait semblé satisfait.

C'était il y a bientôt dix ans.

Aujourd'hui, il m'en parle encore...

J'aime penser qu'un jour, il donnera la même explication à ses enfants ou petits-enfants, si toutefois les vers luisants existent encore.

Toutes ces étoiles me feront toujours rêver.

Je me pose quand même une question.

Y a t'il des truites, là-haut???