Le bonhomme de neige

Bonjour Pappy-jeff sent la neige, et cela lui inspire un petit poème

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Le bonhomme de neige

Le ciel était couvert et un épais brouillard noyait comme dans un cocon les habitations du village
Les cheminées avaient du mal à tirer, et bien des logis se trouvaient par moments la porte donnant sur l’extérieur ouverte afin que la fumée due à la mauvaise combustion s’évacue plus rapidement.

Les anciens connaissaient ce phénomène, et assis autour de la table, un verre de vin et une poignée de noix en guise d’apéritif discutaient du temps du lendemain.
Si le brouillard se lève, la froidure le remplacera disait le grand père en plaçant dans sa bouche les cerneaux de noix qu’il venait d’extraire avec son couteau.
Son fils approuvait d’un hochement de tête, on ne contredit pas l’ancien.
Les enfants eux se moquaient bien de leurs discussions, jouant sous la table avec des morceaux de bois taillés sommairement en forme de camion et voiture.
Une fois le souper avalé tout le monde se coucha, et une douce nuit de décembre descendit sur la maisonnée.
Le lendemain matin au réveil des enfants, le temps avait changé, les prévisions du papé s’étaient révélées justes, un beau soleil inondait le village et la plaine.

Alors en ces périodes où l’activité de la ferme tourne au ralenti toute la famille partit en balade, direction le bois de sapin pour y récupérer l’arbre roi de cette fin d’année.
Une belle matinée où chacun trouva dans ce conteste un moment pour penser à l’autre.
L’après midi fut consacrée à la mise en place et à la décoration du sapin, tout le monde participa, les parents donnant des conseils aux plus jeunes, les jeunes écoutant d’une oreille distraite, disaient oui mais en réalité ils n’en faisaient qu’à leur tête, ce qui amenait sur le visage buriné du papé un sourire de satisfaction.
Le soir venu le temps changea, le froid disparut et le ciel se couvrit, le papé y alla de son instant météo.
Si les nuages viennent ce sera de la neige, et encore une fois sa prédiction se révéla juste, il faut dire qu’à soixante quinze ans, il connaissait bien tous ces changements climatiques.
Au lever la campagne était recouverte d’une bonne couche de neige, le village était comme recroquevillé sur lui-même, les sons eux-mêmes étaient atténués, et le chant du coq, qui chaque matin donnait le signal du départ pour le travail, avait du mal à percer cette étrange atmosphère.
Les enfants étaient ravis, et tout en prenant un copieux petit déjeuner, bâtissaient non pas des châteaux en Espagne comme les grands, mais simplement des plans sur le bonhomme de neige qu’ils allaient pouvoir réaliser.
Car avant de commencer il fallait s’assurer d’avoir tous les éléments à portée de main.

 

Une fois dehors, habillés chaudement, de grosses chaussettes en guise de gants, les enfants pouvaient s’en donner à cœur joie. Ce n’était pas les véhicules qui pouvaient les gêner, car dans le village personne n’était assez riche pour posséder un tel engin, bien heureux celui qui avait un cheval.
Ce bonhomme les enfants le voulaient grand et beau, aussi ne lésinèrent-ils point sur la quantité de neige et encore moins sur les attributs.
Pour la base une petite boule de neige qui une fois roulée devint bien vite trop grosse et lourde pour ces bambins. Aussi le père vint leur donner un petit coup de main, puis plaça la tête où il dut lui-même se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre le sommet de la première boule.
Une carotte prise à la cuisine servit de nez, pour les yeux et les boutons quelques boulets de charbon firent l’affaire, pour le chapeau la vieille casquette du papé y alla comme un gant, l’écharpe fut fournie par la mémé, quant au père, il prêta volontiers sa vielle pipe du temps où il était marin.
Quant au balai, l’outil indispensable, il manquera quelques temps à l’étable.
Dans l’après-midi, monsieur blanc, comme l’avaient baptisé les enfants était fini.


Comme quoi quelle que soit l’époque le bonheur d’une famille fait plaisir à voir, pour le conserver il faut savoir par moment faire des concessions.

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  C'est presque du vécu !

Superbe,et qui rappelle de bons souvenirs

RV74 a écrit:   C'est presque du vécu !

Comme tu dis René
Chaque fois que je me mets devant une feuille vierge (non j'ai pas dit une jeune vierge) il faut plonger dans ses souvenirs au moins pour le démarrage
A+

pierrot a écrit:Superbe,et qui rappelle de bons souvenirs

Hé oui Pierrot ce ne sont que de bons souvenirs, à cette époque il y avait encore des hivers dignes de ce nom
A+

Merci Fabien
A+