Agriculteurs - pollueurs ?

J’ai souvent lu et même ici (et je l’ai dit aussi) que les agriculteurs sont des pollueurs, qu’ils veulent rayer de la carte les’petits Ruisseaux etc ...

Interview intéressante:
« Les revenus des paysans ont été complètement oubliés »
http://www.leprogres.fr//loire-42/2018/03/04/les-revenus-des-paysans-ont-ete-completement-oublies
Exploitant agricole à Saint-Genest-Lerpt, Laurent Pinatel est le porte-parole national de la Confédération paysanne. Le week-end dernier, au salon de l’Agriculture, il s’est entretenu avec le président de la République…
« Je ne suis pas là pour plaire, mais pour faire », a dit Emmanuel Macron aux agriculteurs… Qu’est-ce que cela vous inspire ?
« Il faut avoir le courage de dire quand les choses ne vont pas. Mais il faut aussi avoir le courage de faire. Et là, il va falloir qu’il s’y mette parce que, pour le moment, on ne voit rien venir… »
Le président a pris son petit-déjeuner en petit comité avec les organisations syndicales, samedi. Vous y étiez. Comment l’avez-vous trouvé ?
« Je l’ai trouvé très offensif, style jeune cadre dynamique. Par rapport à Hollande, on est passé dans un autre monde. On est dans le profil du fonceur… »
Que lui avez-vous dit ?
« Je lui ai parlé du problème des surfaces pastorales. C’est un sujet qui concerne, entre autres, la Loire et plus particulièrement les Hautes Chaumes et le secteur de Saint-Genest-Malifaux où l’on a supprimé des aides pour certains agriculteurs. Je lui ai demandé qu’il y ait une réunion de travail pour que ces agriculteurs puissent à nouveau en bénéficier. Le ministre est venu nous confirmer qu’il y aurait bien une réunion de travail pour un retour de ces aides. »
Emmanuel Macron s’est engagé à supprimer le glyphosate d’ici trois  ans. Vous y croyez ?
« Ce qui nous importe, c’est qu’il y ait une alternative, parce que, l’important, c’est que les paysans puissent s’en passer. Mais il ne faut pas les laisser sans solution. Il ne s’agit pas non plus de remplacer le glyphosate par une autre molécule. Ce qu’il faut, c’est revenir à l’agronomie, aux rotations des cultures… Il y a tellement de gens qui ont affirmé que le glyphosate ne craignait rien, que les paysans ont fini par les croire. Il faut qu’ils comprennent que le glyphosate abîme leur santé, abîme notre environnement… Et quand on aura tué notre environnement, ils ne pourront plus être paysans. »
Le sujet qui fâche, c’est aussi cette viande d’importation d’Amérique du sud, qui pourrait envahir la France. Ça vous fait vraiment peur ?
« Oui. Oui, ça nous fait peur… La vraie question, c’est de savoir s’il y a assez de viande en Europe. La réponse est oui. Alors, comme il y a assez de viande en Europe, ça ne sert à rien d’aller en chercher ailleurs. Cela va porter un sale coup à nos éleveurs qui n’ont pas besoin de ça… On n’a pas besoin d’aller chercher à l’autre bout de la planète, des produits que l’on trouve à notre porte. »
Vous dites : « Vite, un revenu pour tous les paysans. » Mais les paysans ne voient toujours rien venir. Vous y croyez encore…
« Il y a eu une volonté de Macron de répartir mieux la valeur ajoutée, la richesse… On y a cru quand il l’a dit en octobre. On y a cru quand il l’a redit pour ses vœux. Mais quand on voit le projet de loi sur les États généraux de l’alimentation, on a l’impression que les revenus des paysans ont été complètement oubliés. L’urgence, c’est de mettre d’abord le revenu du paysan et que chacun prenne sa marge après. Parce que pour le moment, le paysan récupère ce qu’il reste. Et ils s’arrangent pour qu’il ne reste pas grand-chose… »

Sur Notre-Dame des Landes
« J’y étais, il y a trois semaines, lors du grand rassemblement. Le Premier ministre a redit que la vocation des terres agricoles était de nourrir la population. Et ça, on va s’en servir pour d’autres dossiers… »
Sur le projet de l’A 45
« C’est le même combat qui commence avec l’A45. Parce que l’A45 n’a pas lieu d’exister. L’A45, ce sont des milliers d’hectares qui quitteront l’agriculture pour une autoroute complètement dépassée. »
Sur l’agriculture dans la Loire
« La chambre d’Agriculture devrait mieux accompagner les paysans pour les aider à évoluer vers d’autres pratiques agricoles, ce qui permettrait de servir les bassins de consommations importants. Il est plus important de produire pour notre propre consommation, dans notre bassin de vie, plutôt que de produire du lait bio pour la Chine. »

c'est très complexe comme question....commet produire en étant concurrentiel et en respectant l'environnement? je pense franchement que c'est un domaine ou le gvt peut faire quelque chose mais ce sera long, très long. il reste cependant que le coup des cours d'eau montre que la fnsea ne va toujours pas dans le bon sens

J'ai quelques clients dans le monde agricole. Ils sont en difficulté. Leur priorité est de nourrir leur famille, comme chacun d'entre nous. Concilier protection de l'environnement et rentabilité me parait illusoire dans les conditions actuelles. Quand je dis "rentabilité", je pense uniquement à sauvegarde, survie et pas à enrichissement. 
J'ai le sentiment qu'ils sont passionnés, amoureux de leur terre, mais comment être concurrentiel ?

je pense que si l'on veut concilier les deux il n'y a qu'une option: une forme de fonctionnariat associée à du protectionnisme mais il est évident que cela coutera cher au consommateur car en ce moment nous ne payons pas la nourriture au juste prix.
Sinon on va aller sur un système à deux vitesses, de la merde pour les pauvres, du bio et du super bio pour les autres et on n'aura rien règlé du tout.

ignon a écrit:je pense que si l'on veut concilier les deux il n'y a qu'une option: une forme de fonctionnariat associée à du protectionnisme mais il est évident que cela coutera cher au consommateur car en ce moment nous ne payons pas la nourriture au juste prix.
Sinon on va aller sur un système à deux vitesses, de la merde pour les pauvres, du bio et du super bio pour les autres et on n'aura rien règlé du tout.

Une communication réfléchie, structurée et efficace des producteurs + le bon sens de tout un chacun pourrait permettre d'améliorer la santé financière des uns et la santé physique des autres.
Privilégions les circuits courts, allons à la rencontre des producteurs locaux, découvrons les richesses de nos territoires et adonnons-nous joyeusement à un protectionnisme raisonné. 
L'union fait la force : les viticulteurs le font très bien. Ils mutualisent leurs efforts pour faire reconnaitre la qualité de leurs produits.

Personnellement je ne crois pas que j'ai une solution à proposer pour que chacun d'entre nous ai un revenu acceptable et surtout en rapport avec le travail fourni
Valoriser les circuits courts OK, mais arrêtons d'importer des produits qui se vendennt moins cher que celui que l'on produit sur place
Les agriculteurs sont toujours montré du doigt, pourquoi?
A+

A mon sens il faut distinguer les grandes structures agricoles (céréaliers, élevage intensif, ...) qui eux s'en sortent plus tôt pas trop mal financièrement de part leur poids économiques et leur méthode de travail souvent peu soucieuse de l'environnement. S'il y a des pollueurs c'est parmis eux qu'il faut les chercher.
Et puis les petites structures familliales, Gaec,... qui sont criblées de dettes et d'emprumpts à rembourser, de produit (lait, viande, ...) qu'on ne leur achète pas au juste prix. Heureusement que ce sont des passionnés des amoureux de leur monde et de leur métier car sinon ils auraient totalement disparus. Ce sont eux qui entretiennent nos paysages, nos campagnes et nos montagnes. Ceux qui arrivent à s'en sortir "un peu mieux" sont ceux qui se sont organisés pour vendre en circuit court, valoriser leur travail et leurs produits. C'est ceux là en priorité que les aides devraient aider à se mettre en place à se convertir au bio au lieu que les aides soient captées par les grosses structures.

RV74 a écrit:A mon sens il faut distinguer les grandes structures agricoles (céréaliers, élevage intensif, ...) qui eux s'en sortent plus tôt pas trop mal financièrement de part leur poids économiques et leur méthode de travail souvent peu soucieuse de l'environnement. S'il y a des pollueurs c'est parmis eux qu'il faut les chercher.
Et puis les petites structures familliales, Gaec,... qui sont criblées de dettes et d'emprumpts à rembourser, de produit (lait, viande, ...) qu'on ne leur achète pas au juste prix. Heureusement que ce sont des passionnés des amoureux de leur monde et de leur métier car sinon ils auraient totalement disparus. Ce sont eux qui entretiennent nos paysages, nos campagnes et nos montagnes. Ceux qui arrivent à s'en sortir "un peu mieux" sont ceux qui se sont organisés pour vendre en circuit court, valoriser leur travail et leurs produits. C'est ceux là en priorité que les aides devraient aider à se mettre en place à se convertir au bio au lieu que les aides soient captées par les grosses structures.

A mon sens c'est très juste.
Mais n'oublions pas que c'est la demande qui fait l'offre ... Et pas l'inverse.
Sachons demander et acheter différemment ...

bonsoir
enfin de vrais agriculteurs !

je ne suis malheureusement pas sur du tout que les petits soient plus respectueux que les gros. le contraire serait même logique.

ignon a écrit:je ne suis malheureusement pas sur du tout que les petits soient plus respectueux que les gros. le contraire serait même logique.

Pour travailler avec le monde agricole, non je suis certains que 80% des pollutions liées au monde agricole proviennent des 20% des plus grosses installations.

Pour plus de clarté sur le qui pollue le plus, il faudrait ramener les poisons à l'hectare
A+

Dans un monde parfait il y aurait moins d’intermédiaires de tous poils... et chaque niveau d’intermédiaire n’esseyerait pas de s’en mettre plain les poches en rognant la marge de ceux avant lui et en augmentant les siennes de façon indécente alors qu’il ne produit rien... mais ce serait un monde idéal...

80% des pollutions dues à 20% des plus grosses installations c'est énorme !

marcd a écrit:Dans un monde parfait il y aurait moins d’intermédiaires de tous poils... et chaque niveau d’intermédiaire n’esseyerait pas de s’en mettre plain les poches en rognant la marge de ceux avant lui et en augmentant les siennes de façon indécente alors qu’il ne produit rien... mais ce serait un monde idéal...

Bien dit l'ami ! Le distributeur qui fait plus de marge que le producteur, c'est absurde.

max62 a écrit:80% des pollutions dues à 20% des plus grosses installations c'est énorme !

C'est la fameuse loi de Pareto et sérieusement je la crois juste...

Sempre Sainté a écrit:

max62 a écrit:80% des pollutions dues à 20% des plus grosses installations c'est énorme !

C'est la fameuse loi de Pareto et sérieusement je la crois juste...

On s’écarte des agriculteurs là...

Mais bien sur, et c’est toujours les 80% de pollueurs qui doivent payer et faire des efforts, pendant que les 20 autres pourcents, eux, sont au dessus de ça... parce que si on leur casse trop les pieds, ils menacent de partir ailleurs... quelque part ou on sera plus conciliant avec eux... maintenant ils achètent même des « droits de polluer » à des états trop pauvres et peu industrialisés pour utiliser leur cotats complètement... 

mais bon, on n’a pas non plus envie de ne se déplacer qu’à pied et de s’éclairer au feu de bois dans une grotte... il est difficile à trouver le juste millieu...

Salut à tous,

Heureusement les choses évoluent lentement...(trop lentement) Certains agriculteurs refusent de polluer mais aussi et ce n'est pas rien d'empoisonner les gens aux pesticides!
Le bons sens paysan...

Il faut multiplier ce genre d'agriculture, la vision et l'attitude de cette personne est géniale. Quand à la concertation, l'implication et la mise en place...... croisons les doigts !

Certainement un bon peu de greenwashing mais bon
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Très bonne initiative qui de par le fait, conditionnerait impérativement la "maîtrise" des pesticides

max62 a écrit:Très bonne initiative qui de par le fait, conditionnerait impérativement la "maîtrise" des pesticides

T'as raison, car c'est bien les cultures intensives et leurs pesticides qui ont décimé nos abeilles... Mais ça sera long. croisons les doigts