Mon ouverture 2016

C'est le grand jour. Le matin attendu par des milliers de passionnés. Ce matin de mars qui nous autorise à longer, canne en main, nos parcours les plus appréciés. C'est le matin de l'ouverture.

Nous avons décidé, avec Daniel, de reprendre la canne le lundi à la place du samedi pour éviter une trop grande affluence. Notre statut de retraités nous le permet. A 8h, après avoir gratté le pare-brise gelé, nous démarrons. La circulation est intense. Tous ces gens vont travailler.

Le parking au bord du ruisseau est d'ailleurs vide. Nous nous équipons après avoir bu un café bien chaud.

Le chemin est comme l'année passée. On se retrouve dans un décor que nous connaissons depuis de nombreuses années.

Premier coup de ligne de la saison. C'est parti... L'eau est à un bon niveau, très claire, et les nombreux rochers dessinent à la surface de grandes écharpes d'écume blanche. Le lisse que je pêche est plus destiné à attaquer vraiment la saison qu'à prendre quoi que ce soit. D'ailleurs, je ne prends rien. Même pas une touche. Plus loin, en montant, je connais quelques postes où j'ai déjà eu de bons résultats. Il fait frais, mais pas vraiment froid. Deuxième poste, profond, enroché, assez large. En bordure, l'eau calme reflète le ciel bleu. Mon lombric y plonge malgré lui. Là, ça doit mordre... Premier passage, rien... Deuxième passage, encore rien... Troisième, quatrième et les autres, toujours rien. Même pas la plus petite touche... Bizarre.

Je vous épargne les détails des échecs des autres tentatives qui ressemblent étrangement à ce que je viens de décrire. Comme il faut bien trouver une explication à mon incapacité de ce jour, je décide que l'eau est trop froide. Daniel, pour sa part, a eu la joie de sentir une touche et de sortir un beau poisson de 22 cm sous la toise.

Ce matin, il m'a fallu attendre deux heures avant, à mon tour, de percevoir le premier "toc" de la saison. Ouf! Je commençais à désespérer.

Par la suite, une belle de 20 cm a cédé à l'attrait de mon ver, suivie de deux autres, des rascaillettes chères à notre Gilou du Lot, et enfin d'une quatrième à peine plus grande. L'honneur était sauf.

En regagnant la voiture, toujours en pêchant, aucune touche. Rien.

La journée fût donc très calme. Une des plus calmes depuis plus de trente ans de fréquentation...

En discutant avec deux pêcheurs rencontrés sur le parking, nous avons appris que cette inactivité était le lot de beaucoup.

Bien sûr, nous reviendrons la semaine prochaine, et là, notre vengeance sera terrible... ou pas...

L'essentiel est que nous avons retrouvé le chemin du ruisseau, ses reflets, ses senteurs, ses chants d'oiseaux, et ça, c'est irremplaçable.

"L'essentiel est que nous avons retrouvé le chemin du ruisseau"

Heureusement Alain car j'ai l'impression que vous connaissez bien ce coin avec Daniel, sinon c'est Alzheimer!