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La pêche en lacs de Montagne (>1000m)


.....Au travers de ces quelques lignes, je n’ai pas la prétention de vous apprendre beaucoup de choses ou d’aborder de manière exhaustive l’ensemble des techniques qui s’offrent pour la pêche en lac de montagne. Le sujet est trop vaste et mériterait d’autres approfondissements et compétences que les miennes. Je veux juste vous faire partager ma modeste expérience.

.....Cette pêche réserve toujours des moments de pure liberté : paysages grandioses, grands espaces, lacs somptueux, eaux cristallines … c’est ce qui m’intéresse avant tout même si les pêches ne sont pas, loin de là miraculeuses. La pêche en lac est souvent capricieuse mais peut aussi réserver des surprises.

.....C’est souvent, après quelques heures de marche, que l’on accède à l’intimité de ces « joyaux halieutiques ». Le poisson se mérite, la pêche y prend une toute autre valeur, une pêche de grande qualité. De ce fait l’ouverture des lacs de montagne est pour beaucoup un moment attendu de la saison halieutique, qui, selon les régions s’étale de mi-mai à début juillet.
.....En fonction de la région et de l’enneigement encore présent, l’ouverture se fait souvent dans les lacs de barrage, plus accessibles et moins hauts, laissant les lacs naturels pour un peu plus tard. Cependant ces lacs sont souvent l’objet de déversement de truites AEC pour satisfaire les pêcheurs et sont moins intéressants pour les amoureux des grands espaces et des lieux isolés qui se méritent.
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. .....Suivant la région et l’altitude du lac retenu, il est important de se renseigner et de préparer sa sortie en analysant la météo et les conditions d’enneigement car à altitudes égales et expositions différentes un lac pourra être dégelé ou encore sous la glace.
.....Il serait dommage de faire une longue marche d’approche pour trouver un lac encore gelé où il est interdit de pêcher, même si la balade à elle seule peut satisfaire les amoureux de la nature et des grands espaces que nous sommes.



Les poissons rencontrés dans les lacs

.....Les truites Fario (Salmo trutta fario) que l’on ne présente plus.

.....Les plus beaux sujets vivent souvent dans les profondeurs, n’oublions pas que ces lacs restent souvent gelés plusieurs mois.(parfois 5 à 6)



.....Les truites Arc en Ciel (Oncorhynchus mykiss - aussi appelée Salmo gairdneri) déversées pour satisfaire les pêcheurs « peu exigeants » dans certains lacs souvent très facilement accessibles. C’est par contre un poisson intéressant pour son vif combat avant de se rendre.
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.....Les Ombles (Salvelinusfontinalis) aussi appelés Truitebleue, saumon de fontaine,ou omble de fontaine et Omble Chevalier (Salvelinus alpinus) dans les Lacs Alpins.

.....Les Cristivomers (Salvelinus namaycush) aussi appelés omble du Canada, ou truite grise reconnaissable à ses nombreuses vermicules et sa nageoire caudale bien fendue.

.....Ce sont les poissons de lac que l’on retrouvera le plus au fond car ils aiment les eaux froides.
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. .....Les vairons : (Phoxinus phoxinus) souvent présents dans les lacs bien oxygénés, servent de nourriture aux salmonidés et aux ombles (« poisson fourrage »)


.....Attention à la réglementation locale, parfois l’apport de vairons extérieurs est interdite (on n’utilise que les vairons pêchés sur place), dans d’autres lieux la capture des vairons dans le lac est interdite. Se référer au règlement départemental afin de savoir s’il faut « monter » ses vairons ou si la pêche (à la ligne ou à la bouteille) est autorisée.





Les techniques de pêche

Toutes les techniques peuvent être employées au gré de chacun.


Le vairon mort manié:

.....Car il reste quand même l’incontournable qui risque de faire la différence avec les autres techniques. Vous aurez plus de chance de prendre de beaux spécimens qu’aux appâts naturels tels que la teigne ou le ver.

.....Le matériel: On utilise si possible une canne spécifique, de longueur comprise entre 2m70 et 3m30 afin d’animer au mieux. Elle doit être d’action de pointe mais progressive au ferrage et durant le combat afin d’éviter les casses ou les décroches. Le moulinet sera rempli de préférence en tresse (entre 10 et 14/100) afin de détecter le moindre mouvement de fil. Le corps de ligne sera terminé par un long bas de ligne en fluorocarbone pour la discrétion de 14 à 25/100 suivant les poissons recherchés.

Que ce soit les truites, les saumons de fontaine et surtout les cristivomers c’est au fond qu’il faut aller les chercher.

.....Après le lancer il faut laisser descendre le poisson au fond et commencer l’animation à l’aide du scion par petits à coup saccadés et irréguliers. Le but sera de le faire tressauter dès qu’il atteint le fond. Ceci donnera l’impression d’une proie agonisante.
.....Le vairon (mais ce peut être aussi un petit chevesne plus brillant ou un goujon plus résistant) est placé sur une monture, il en existe des dizaines. Certaines sont à plombée axiale, d’autres en tête ou un mélange des deux. Il y a des plombées internes ou externes.

.....Chacune va présenter des avantages selon le milieu rencontré. Les axiales donneront une nage naturelle à l’appât mais l’inconvénient est qu’elles auront tendance à davantage accrocher le fond quand elles s’y posent. On a ainsi les montures Plasseraud, Jauffret ou vario clou. Beaucoup pour s’affranchir de cet inconvénient rajoute un plomb devant la monture. D’ailleurs la monture clou standard est aussi une plombée axiale mais possède un poids en tête.


..........................Monture Plasseraud.........Monture vario clou.........Monture L Jauffret.........Monture Drackovitch.........Godilles


.....Et enfin la célèbre godille qui de par sa rondelle en plastique pourra nager presque sans animation. Ces montures sont mes préférées par temps clair et lorsque l’eau l’est aussi. Elles sont gage de discrétion et de mimétisme, c’est souvent le cas quand on est sur un lac en montagne. Elles sont aussi parmi les moins chères à l’achat ce qui n’est pas négligeable si on en laisse quelques-unes au fond lorsque des blocs de rochers tapissent celui-ci.

.....Les plombées en têtes type Drackovitch ou Vario moins discrètes, permettent par contre de plus gratter sur le fond ainsi que de l’atteindre plus vite. Cela peut être un atout dans les lacs profonds. Pour ma part, bien qu’elles soient aussi efficaces, je ne trouve vraiment pas discret le ficelage du vairon avec le fil de cuivre et ça me rebute un peu.

.....Le vairon peut être utilisé aussi en tant que vif (si la règlementation locale l’autorise).
Le plus simple des montages est d’enfiler directement une olive de 10 à 40g selon la profondeur et le profil du lac (pentes douces ou abruptes) sur le corps de ligne puis une olivette en caoutchouc pour protéger le nœud reliant l’émerillon qui vient ensuite. On relie à l’émerillon un bas de ligne en fluorocarbone mesurant 2m à 2m50 et de taille 12 à 16ème selon la taille des poissons présents dans le lac.
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Les appâts naturels :



.....Teignes, vers, vers de farine seront utilisés très souvent avec la technique de la bombette, sauf en début de journée et en soirée où les poissons se trouvent davantage dans les bordures et où il est intéressant de les pêcher à l’anglaise. Différents types de bombettes existent : flottante, semi-plongeante et plongeante et des différents grammages qui permettent de lancer plus ou moins loin. Il est intéressant de faire plusieurs essais pour déterminer à quelle profondeur se trouvent les poissons suivant les heures de la journée et le temps qu’il fait.


.....Au buldo ou à l’anglaise plus près des bordures les sauterelles, criquets, vers, mouches naturelles rejoindront les teignes, et les vers. La teigne restant bien souvent quand même l’appât naturel le plus prenant.
Pour le matériel, une canne spécifique bombette, une télescopique ou éventuellement votre canne au vairon manié peut faire l’affaire. Il faut parfois savoir faire des compromis quand il faut porter le matériel de pêche à la montée pendant plusieurs heures.





Les Leurres :

.....Je ne suis pas spécialiste des leurres mais tous les leurres sont pêchant avec plus ou moins de réussite. S'il y a des heures à ne manquer en lac de montagne ce sont bien les coups du matin et du soir. C’est dans ces moments d’activités que les salmonidés sont les plus réceptifs aux techniques de pêche aux leurres. Le coup du midi peut aussi être une bonne option dans certaines conditions. Il existe trois grandes familles : Les cuillères, les poissons nageurs et les leurres souples.

.....Les cuillères tournantes ou ondulantes sont prenantes, animées en variant la vitesse de récupération pour forcer le poisson à attaquer Les Spinnerbait apparus il y a quelques années font parait-il merveille. Cela m’étonnera toujours.
.....Il y a en gros deux types de poissons nageurs pour la truite : les jerkbaits minnow et les crankbait.
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. .....Les jerkbait sont des leurres pisciformes, avec ou sans bavette qui descendent peu ou pas du tout dans la couche d’eau lorsqu’on les ramène. On peut les ramener en linéaire mais ils trouvent leur état de grâce avec de petites animations effectuées à l’aide du scion, que l’on appelle « twist » ou « jerk ». Celles-ci donneront une nage erratique au leurre qui semble être un poisson désorienté par une blessure.

.....Les Crankbait sont des leurres avec des bavettes assez prononcées. On trouvera souvent des mix « jerkbait-crankbait » avec un corps un peu rondouillard ainsi qu’une bavette assez longue. Ces derniers sont faits pour être ramené en linéaire.

.....Les poissons nageurs ont l’inconvénient de leur légèreté qui ne permet pas de les lancer très loin ; certains n’hésitent pas à les monter derrière une bombette pour gagner en longueur. Bien sûr l’animation s’en trouve contrariée mais prévus pour être ramener en linéaire il semble que ce soit un réel avantage.

.....Les leurres souples sont peut-être moins utilisés que les poissons nageurs. Ils sont, à priori moins souvent efficaces, ou plutôt ils donnent des résultats plus irréguliers. Les leurres souples à utiliser doivent être compris entre 3 et 7cm. Toute forme peut fonctionner. Pour le montage utilisez une tête plombée classique de 1 à 5 g. Vous n’avez que l’embarras du choix de la taille et des coloris. Il me parait toujours surprenant que ces leurres qui sont pour certains loin de ressembler à une proie naturelle trompe la vigilance des poissons dans la plénitude d’un lac de montagne. C’est sans doute l’agressivité et parfois l’énervement du poisson qui le mène à sa capture.
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.....Le matériel : Une canne à lancer adaptée aux leurres que vous pensez utiliser et à la distance que vous souhaitez prospecter. Le modèle « passe partout » est une canne de 1m90 puissance 3-15 g.

.....Pour tous les leurres, je vous suggère de remplacer les hameçons triples par des hameçons simples qui blesseront moins les poissons même si vous avez quelques décrochés de plus.



Pêche à la mouche :

Quel bonheur quand les berges du lac le permettent de fouetter dans un décor de rêve.


. .....Les périodes favorables pour la pêche à la mouche sont surtout le matin très tôt, le soir et au moment de midi où il y a souvent un regain d’activité. En fait ce sont les éclosions qui donnent le tempo. Au coucher du soleil à l’inversion de température il faut être très vigilant. Parfois une risée sur le lac va déclencher de l’activité suivie de grands moments où rien ne se passe. Lorsqu’il y a de l’activité, la technique de la mouche sèche s’impose avec généralement de petites mouches sombres type fourmis ou des CDC (Cul de Canard), de petites émergentes ou des spents. Les imitations de sedges, avec des poils de chevreuil c'est bien aussi.Il ne faut pas se priver de tout essayer. S’il y a des éclosions essayez de voir de quoi il s’agit pour mettre une imitation se rapprochant le plus des éclosions.
.....La pêche à la nymphe est également pratiquée soit à vue sur les bordures ou avec une mouche indicateur en potence et une nymphe pheasant tail ou un chironome en pointe.
.....Pour les cristivomers il faut aller les chercher au fond avec une soie plongeante et un streamer imitation vairon, poissonnet … autant pêcher au vairon manié !

1 cul de canard,2 sedge chevreuil,3 fourmis,4 chironome,5 pheasant teal
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En conclusion

.....Il est très important pour quelqu’un ne voulant pas manquer sa journée de pêche de se lever tôt, voire très tôt ! En effet le reste de la journée peut s’avérer parfois totalement infructueux alors que les deux premières heures du jour auraient pu vous donner votre dizaine de poissons.

.....C’est pourquoi il est intéressant de faire une rando-pêche sur deux jours dès que l’accès routier et la marche d’approche sont importants. Cela implique bien sûr de prendre une charge supplémentaire avec soi que constituent la tente, le duvet, le matelas, un réchaud, et les repas pour deux jours en plus du matériel habituel et de l’équipement de pêche (cannes, moulinets, leurres, …) Les sacs atteignent vite à 20 à 25 kg. Il faut faire le choix dans les cannes à emporter, peut-être se limiter à une ou deux techniques en fonction du lac, des poissons présents et ses propres goûts. Une autre contrainte très souvent c’est de devoir monter le bivouac après 19h et de le démonter avant 9h (parfois 7h !)

.....Généralement on démonte après le coup du matin et l’on étale les éléments pour faire sécher vêtements, tente et duvet.

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.....En bivouaquant sur place cela permet de faire le coup du soir le premier jour et le coup du matin le lendemain tout en profitant pleinement de la journée. Un bon moment de partage avec un ou des compères, les rencontres animalières et l’observation de la nature, de la flore riche à cette époque de l’année sont autant d’éléments qui vous procureront un bonheur inoubliable même si les poissons ne sont pas au rendez-vous.




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